mardi 1 mai 2012

Tambours de guerre.

Suite a l'article sur les fausses accusations d'Israël il ne fait nul doute que la volonté du bloc occidental soutenu et encouragé par ce dernier est d’accélérer la venue d'un conflit armé et ouvert entre d'un coté l'axe occidental soutenu par le Japon, Israël, l’Angleterre entre autres, et de l'autre l'Iran grand partenaire commercial de la chine et allié de la Russie ainsi que de l'Inde.



La nouvelle stratégie américaine présentée par Obama dans le Strategic Defense Review (SDR) en janvier dernier insiste sur les enjeux asiatiques, se désengageant de l’Europe au prétexte que nous sommes « devenus des producteurs de sécurité plutôt que des consommateurs"  » 

Dans ces enjeux, L’Iran a un rôle important énergétique (production de gaz, de pétrole, pipelines, Détroit d’Ormouz…) que se disputent d’un côté les Etats Unis, de l’autre la Russie.


Il suffit d’un coup d’œil sur la carte pour comprendre tout l’intérêt pour les USA de s’installer dans cette région :



en favorisant l’émergence de gouvernants acquis aux USA et en  défaisant les autres par des Printemps arabes par exemple…. (6) ( Ces zones étant insuffisamment sécurisées, le prétexte est tout trouvé pour une installation militaire américaine).
e pipeline BTC (Bakou-Tbilissi-Ceyhan ) reliant la Mer Caspienne à la Méditerranée devenant insuffisant, est en projet l’oléoduc TAPI (Turkestan-Afghanistan-Pakistan-Inde), ces deux tracés évitent Russie et Iran.
L’Iran de son côté, travaille sur un projet concurrentiel le IPI (Iran-Pakistan-Inde), le TAP n’ayant alors que peu de chance de se réaliser si le projet IPI voyait le jour.
Les USA sont donc prêts à tous les « efforts » pour le contrôle de cette zone, et l’Iran n’est bien entendu pas « coopérative ».
D’APRES LEON PANETTA , SECRETAIRE AMERICAIN A LA DEFENSE, ISRAEL POURRAIT ATTAQUER L'IRAN A L'ETE 2012




L'attaque pourrait avoir lieu cet été pour plusieurs raisons :

- L’Iran installerait des centrifugeuses perfectionnées d’enrichissement d’uranium à haut rendement, dans la montagne de Fordow, près de Qom, bunker trop profond pour être touché par ses bombes.

- Selon le rapport du Bipartisan Center, Téhéran pourrait disposer d’assez d’uranium faiblement enrichi pour alimenter plusieurs bombes d’ici la fin de l’année.

- Les sanctions internationales sur les banques et le pétrole iraniens sont jugées sans effet par Israël, puisque contournées grâce au soutien de la Russie, la Chine et l’Inde.

La Syrie, principal allié de l’Iran, connaît depuis quelque temps elle aussi une sorte de printemps arabe menée par les Frères Musulmans, et, ainsi que l’a reconnu Hilary Clinton, par Al-Qaïda. Cela n’empêche pas les médias occidentaux de croire que ce mouvement est populaire, spontané et démocratique.

La Syrie et l’Iran réaffirmant leur soutien mutuel régulièrement, donnent une autre version de ces émeutes réprimées dans le sang, qui serait fomentées par l’étranger dans le but de renverser Bachar Al-Assad. Par « étranger » comprenez le bloc occidental Europe-USA.

Quoiqu’il en soit, une chute du régime syrien faciliterait l’attaque de l’Iran par Israël ou les Etats-Unis. La Syrie offre une base arrière militaire importante à L’Iran, puisqu’elle permettrait un contact direct avec Israël et une surveillance de la Méditerranée et des mouvements de la marine US. Une Syrie non « coopérative » empêcherait aussi l’utilisation de son espace aérien qui est l’une des routes possibles de l’attaque israélienne.

Dans ces conditions, rien d’étonnant à ce que les Occidentaux fassent le forcing auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU pour une intervention militaire présentée comme humanitaire, rien de plus logique également que la Chine et la Russie non seulement s’y opposent (n’oublions pas le projet TAP, entre autre, sachant que qui a accès aux robinets détient la planète ) mais arment le gouvernement syrien et postent des navires russes dans le port syrien de Tartous, d’après le Nouvel Obs. Rien d’étonnant non plus à ce que la Russie ait perfectionné les systèmes de renseignements syriens qui dorénavant sont capables de surveiller Israël, Jordanie, Arabie Saoudite, le plateau du Golan (Israël) et la plaine de Bekaa (Hezbollah et Syrie).



Les sanctions économiques s’intensifient

La pression de l’UE et de la Ligue arabe contre Bachar Al-Assad est également économique et les sanctions se multiplient :

« Les exportations d'équipements destinés à l'industrie du pétrole et du gaz, et de logiciels permettant l'espionnage de télécommunications devraient être interdites. Et, toujours pour peser sur le secteur énergétique, les investissements favorisant la construction de nouvelles centrales électriques devraient être proscrits. » (La Tribune)

« L’Union européenne (UE) va décréter un embargo sur les exportations syriennes de phosphate, un gel des avoirs de la Banque centrale et une interdiction du commerce des diamants et métaux précieux dans le cadre d’un renforcement des sanctions contre Damas. Les 27 doivent encore trancher la question d’une interdiction des vols commerciaux, même si cette proposition allemande a peu de chance d’être adoptée, car elle pourrait en effet empêcher les ressortissants étrangers de quitter le pays.
Le phosphate joue un rôle non négligeable dans l’économie syrienne. L’UE achète 40 % des exportations syriennes de phosphate. L’Europe avait déjà imposé un embargo sur les ventes d’armes, une interdiction d’importer du pétrole brut syrien et celle de procéder à de nouveaux investissements dans le secteur pétrolier du pays. Près de 150 individus et organisations liés au régime ont aussi vu leurs avoirs gelés » (Le Commerce du Levant)

L’embargo pétrolier contre l’Iran se met en place progressivement et verra chuter la production iranienne d’un tiers.

S’ajoute à cela l’embargo bancaire puisque l’Iran est menacée d’être coupée du réseau SWIFT interdisant ainsi tout transfert bancaire. Pour sortir de ce carcan, l’Iran a déclaré : « Dans ses échanges commerciaux avec les autres pays, l'Iran ne travaille pas seulement en dollars, chaque pays peut payer avec sa propre devise ou avec de l'or », « l'Iran reçoit aussi de la Chine ou de l'Inde des produits à la place des devises », « Nous avons trouvé des méthodes pour supprimer le dollar dans nos échanges avec les autres pays, en utilisant les devises locales ou le troc pour contourner les sanctions » a expliqué de son côté le vice-ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi à l'agence Fars.

Sortir du circuit Dollars….ce n’était pas forcément le but recherché par les Occidentaux qui non seulement vont voir le dollar s’affaiblir encore un peu plus, mais ont permis aussi une autonomie de devises de l’Iran et de ceux qui commercent avec elle.

Aujourd’hui, les menaces de part et d’autres se multiplient :

Israël se préparerait à une attaque, les Etats Unis tergiverseraient sur leur soutien à Israël, sauf en cas d’attaques directes contre leurs intérêts ( blocage du Détroit d’Ormuz par exemple) ou en cas d’attaques de centres de populations israéliennes, ou en cas de position de faiblesse de Obama dans sa campagne électorale, les Israéliens restent persuadés que la riposte iranienne ne sera pas écrasante….ce qui est tout à fait incompatible avec l’une des raisons qui les pousserait à une attaque rapide, le fait que l’Iran a dores et déjà suffisamment d’uranium enrichi.

Ces menaces ont mis La Russie en alerte et Poutine a déjà déclaré, ainsi que la Chine, une hausse des investissements militaires. Dans le même temps, du fait de la crise, les USA et bon nombre de pays européens ont, eux, enclenché le mouvement contraire. La Lybie, test grandeur nature de l’engagement européen dans des conflits armés.




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